Quand l'opportunisme paie.
Je commence la matinée en quête d’une belle truite, rapidement je comprends que ces dernières sont aux abonnés absents. Je décide de tenter les chevesnes à la longue coulée en leur proposant un vers de farine.
Je laisse filer mon flotteur à plus de 50m, à la limite de la visibilité… il disparait, je ferre, c’est lourd au bout du fil. Je rembobine calmement jusqu’à voir se profiler le large dos d’un chevesne de 40+, un coup de ligne qui fait toujours plaisir.
Plus haut sur la rivière, je continu à taquiner le meunier, je fais deux petits individus, lorsqu’un beau morceau d’environ 42/43cm aspire mon vers de farine. Ferrage et bataille de chiffonnier s’en suivent.
A force d’agitation et de claquement de queue, je vois surgir de sous la berge un fort joli brochet d’environ 80cm… il est devant mon “Chub” qui lui est pendu au bout de mon 14°°. Impossible de le dropper et pas envie de me dévoiler aux yeux du “Bec” qui observe mon chevesne avec gourmandise.
La berge est abrupte et l’eau est à 2m en contrebas, je décide de tirer doucement jusqu’à la casse. Certe c’est pas très nomble car le Chevesne avait mon petit hameçon piqué juste au bout du nez. Mais la tentation de leurrer Monsieur Brochet était trop grande.
Ni une ni deux, je monte une bas de ligne d’acier et enfile par les yeux un des deux petits Chevesne que je venais de prendre. Je lance tout ça dans l’eau, le vif n’en a que le nom, je dois l’animer du bout du scion pour lui donner un semblant de vie. Haaaaa, ça n’a pas trainé !… Maître Brochet à l’odeur alléchée engame illico la blanchaille en offrande. Bien évidemment tout ça se passe devant des arbres immergés et fort de tout sa puissance le Brochet pulvérise mon corps de ligne, certe un poil faible, un Carbonflex de 18°°… flûte de flûte !
Pas de découragement, je remonte une ligne identique et enfile le deuxième vif qui est tout ce qu’il y a de plus mort !… J’anime le poissonet à la limite de ce que je peux voir, soit une profondeur de plus de 1,50m… et là je vois un gros brochet s’approcher à nouveau ! Mais le gaillard pinaille il est à 10cm du leurre et semble bouder… je laisse le vif sur le fond en me disant que ses bonne effluves sauront convaincre son client.
Et boum… deuxième rush. Cette fois je suis en 20°° fluo, j’avais pas plus gros à disposition. La discussion à été très animée. Mon Elfix 330 à plié jusqu’au talon à plusieurs reprises pour extraire le bestiaud des racines de la berge creuse… J’ai bien “miséré” pour le rentrer dans l’épuisette sans boire le bouillon !
Une fois posé dans l’herbe, je retrouve mon 1er bas de ligne d’acier,sur le bord de sa gueule, c’était donc bien le même Brochet… un peu énervé le garçon !!!
Comme quoi, l’opportunisme est une qualité pour un pêcheur.