Sous le soleil de Camargue

Cinq jours en Camargue avec l’envie de faire un carnet sur ce sujet. Peut-être un projet pour 2025 ?

La Tour Carbonnière

Elle fut construite sur la fin du XIIIème siècle, en même temps que les remparts. Les pierres employées, taillées en bossage, provenaient de la même carrière.

De forme carrée, enjambant la route, avant-garde et gardienne de la place forte, la Tour Carbonnière s’élève majestueuse et solitaire au milieu des marais. Les moines de Psalmodi devinrent les premiers gardiens de la tour à cause du voisinage. Ils veillèrent à son entretien et à sa conservation. Ils retirèrent un droit de péage. Ce droit devait fournir de gros revenus quand on pense que la tour, construite au bout d’une longue chaussée reposant sur une série de ponts, était le seul passage pour se rendre à Aigues-Mortes par voie de terre. Impossible aux voyageurs de l’éviter, la route carrossable passant au milieu du monument par une grande porte ouverte à tous les vents.

Étaient exempts au droit de péage, les habitants de la cité et leur famille, les officiers du roi, les personnes nobles, les ecclésiastiques et les médecins. En 1409, sur la demande des consuls, le roi établit, sans aucune exception, un droit de péage dont le revenu devait être affecté à l’entretien de la route et des chaussées.

Par la suite les gouverneurs, qui prenaient le titre de capitaine de la « Tour Carbonnière », pour augmenter leurs gages s’arrogèrent plusieurs fois le droit de péage en s’appropriant aussi les revenus du péage. Les moines de Psalmodi protestèrent. Ils eurent gain de cause. Les juges confirmèrent l’abbaye dans la jouissance exclusive du droit de pêche le 14 décembre 1450.

Plus tard, en 1585, le commandant Bon, capitaine de la tour, s’empara de tous les revenus de la Carbonnière. Dans ces temps de troubles, les gouverneurs, se moquant de toute récrimination et comptant sur l’impunité, faisaient de larges profits. Toutefois les consuls de la ville portèrent plainte. Le Sieur de Leques prêta l’oreille à leurs justes réclamations et fixa un nouveau droit de péage.

Pendant les luttes religieuses on y laissa des soldats pour la garder mais la garnison ne fut jamais nombreuse. Le roi Henri IV maintint de ses propres deniers à Aigues-Mortes 150 mortes-payes, sur lesquelles dix-huit hommes de guerre étaient destinés à Peccais, trois à la Tour Carbonnière.

Ce petit nombre devenait insuffisant pour soutenir un siège. Ceci explique que la tour ait été prise et reprise tour à tour par les combattants suivant leur nombre.

Elle fut canonnée par le capitaine Grille et le chevalier Daïsse après leur fameuse victoire de Saint Gilles. Les religionnaires, maîtres de la Tour, s’en servirent comme repaire d’où ils sortaient pour rançonner les villages voisins. C’est ce que nous apprennent les archives locales.

La Carbonnière attaquée de nouveau à coups de canon, le 18 mars 1642, fut défendue vaillamment par Mathieu d’Enguerran, qui fut tué au commencement de l’action.

Après l’ère des guerres civiles, une petite garnison occupa la Tour pendant de longues années et la ville fournissait « le bois, l’huile, les chandelles… ». Peu à peu elle fut abandonnée.

Le marquis de Wardes en se rendant à Aigues-Mortes, dont il était gouverneur, avec le duc et la duchesse de Rohan, son gendre et sa fille passa sous la célèbre tour le soir vers sept heures, le 15 novembre 1682. Les consuls par déférence « firent éclairer le cortège avec des torches en cire depuis la Carbonnière jusqu’à Aigues-Mortes ».

Il y a encore quarante ans, la route départementale passait encore au milieu de cette tour solitaire. Le passage devint trop étroit pour les charrettes et les voitures. Il fut alors question de la démolir (vers 1870). L’ancien passage fut supprimé et la route contourna la Tour par deux bras, à droite et à gauche. La tour fut restaurée en 1859 et devint propriété de l’état. Elle fut cédée à la ville, puis au génie, ensuite à la ville, au ministère des Beaux arts et enfin à la ville de Saint Laurent d’Aigouze.

(Cf. Office du tourisme d’aigues-Mortes)

Le Tadorne de Belon est une espèce cavernicole qui niche de préférence dans les terriers des lapins. C’est le plus grand des canards de surface en France. Le mâle a la tête noir verdâtre, un bec rouge avec une caroncule de même couleur, une bande pectorale rousse d’où part une raie ventrale sombre, des ailes blanches avec les scapulaires et les rémiges primaires noires marquées d’un miroir vert et le reste du corps blanc. La femelle est plus terne et n’a pas de caroncule sur le bec, souvent plus marqué de noir. Les adultes des deux sexes présentent des pattes roses. (Cf. Oiseaux-de-Camargue)

Mon e-Teckel en pleine recharge solaire.

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